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  • Photo du rédacteurscooptopia

Interview - Comment trouver sa place dans la société actuelle lorsque l'on est transgène ?

D'année en année, le nombre d'individus transgènes ne cesse d'augmenter. Le changement des mœurs et des comportements ont permis à de nombreuses personnes de pouvoir mettre des mots sur ce mal-être qui les rongeaient. Autrefois vus comme les parias de la société, ceux que l'on appelle transgènes parviennent aujourd'hui à être respectés et écoutés. Mais dans un monde où la relation proies/prédateurs reste encore tendue, comment trouver sa place dans ce conflit qui se creuse peu à peu ?

Nos journalistes ont rencontré Kevin, un jeune transgène habitant dans le district de Rainforest. Il est né crocodile, mais sent depuis sa plus tendre enfance que quelque chose en lui cloche. Ce n'est que lors de son seizième anniversaire qu'il prend enfin conscience de la vérité. Il est crocodile, oui, mais s'identifie comme étant une souris. Si aujourd'hui, il arrive à nous parler de tout cela avec aisance, il faut savoir que son histoire n'a pas toujours été facile. Nous revenons sur son combat de toute une vie.

Q: "Bonjour Kevin, merci encore de m'accorder cette interview. Peux-tu parler de ton parcours à nos internautes ?" R : "Oui bien sûr. Tout a commencé lorsque j'avais seize ans. J'étais à l'infirmerie de mon lycée, je souffrais de maux de ventre. Dans la salle d'attente, plusieurs flyers étaient disposés en vrac sur une étagère. Certains parlaient de contraception, d'aut

res de dépistage, mais parmi tout ce bordel, un à su capter mon attention. Il parlait des transgènes." Q : "C'est à ce moment-là que tu as compris ?" R : "Ça ne s'est pas fait immédiatement à vrai dire, mais ça a été le déclic. Il m'a fallu plusieurs jours pour comprendre qui j'étais vraiment, et pour l'accepter. Il faut dire que j'ai longtemps renié tout cela, pour moi, ce n'était pas normal." Q : "Comment a réagi ta famille lorsque tu leur as appris la nouvelle ?" R : "Ils étaient dévastés. Ce sont des gens tolérants, vous savez, mais je pense que n'importe qui aurait eu la même réaction. C'est toujours un choc d'apprendre que son enfant décide de renier ses gènes." Q : "Cela a-t-il changé les relations que tu entretenais avec eux ?" R : "Absolument. La plupart ne veulent plus me parler. Heureusement, j'ai encore le soutien de mes sœurs et de mes parents. Ils ont réussi à m'accepter tel que je suis, et même si nous sommes moins proches qu'avant je les aime toujours autant, et je sais que c'est réciproque." Q : "Ce n'est pas un frein pour toi, d'être une proie dans un corps de prédateur ?" R : "C'est assez compliqué. Même si la société tend vers la paix entre toutes les espèces, on ne peut nier toutes les discriminations auxquelles font face les prédateurs. À Zootopia, on nous vend un rêve utopique, mais la vérité est toute autre. J'avoue que parfois, c'est compliqué. Je me sens proie, mais les autres décèlent mon instinct de prédateur, et me regardent encore plus bizarrement. On m'a déjà dit que les êtres comme moi étaient contre-nature, et j'avoue que, parfois, je ne sais plus dans quelle catégorie me mettre." Q : "Qu'aimerais-tu dire aux gens qui sont comme toi ?" R : "Il ne faut jamais lâcher prise. Vous mènerez un combat difficile, mais ça en vaut la peine. À cause de ma différence, j'ai du essuyer de nombreux échecs, difficulté pour trouver de l'emploi, jugement constant, éloignement de ma famille, de mes amis, mais aujourd'hui, je peux affirmer que je suis bien comme je suis. De nombreuses associations existent pour faire valoir nos droits, à nous, les transgènes, pour que nous ne soyons plus vus comme les déchets de la société, mais comme des personnes totalement normales." Q : "Merci pour votre participation Kévin, nous vous souhaitons bon courage pour la suite."

Zootopia serait-elle aussi utopique qu'elle voudrait nous le faire croire ? Les personnes comme Kevin affirment le contraire. La société sera-t-elle un jour capable d'évoluer vers la paix totale entre toutes les espèces, qu'elles soient proies, prédatrices, ou encore transgènes ? Seul l'avenir nous le dira.


Chantal, la transgène la plus connue de l'Histoire


Pour conserver tout anonymat, le nom du jeune garçon a été modifié.


Mr Noot Noot.

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